Argentique autour du cou, sacoche sur l’épaule et allure d’aventurier... Si le mythe du photo-reporter a toujours existé, Henri Cartier-Bresson y est sûrement pour quelque chose. Il fait partie de ces pionniers qui, aux prémices de l’ouverture mondiale des sociétés, ont dépassé la peur de l’inconnu pour en dévoiler les secrets à travers leur objectif.
Cartier-Bresson est connu pour avoir été présent « au bon endroit au bon moment », immortalisant les funérailles de Gandhi, l’arrivée du communisme chinois, la guerre civile espagnole ou la société de consommation américaine. Mais l’intérêt de cette rétrospective, qui présente plus de 350 de ses œuvres, est qu'elle révèle d’autres aspects de son travail. Aux côtés des reportages qui firent sa notoriété par exemple, on trouve ainsi des oeuvres teintées de surréalisme : photographies plus conceptuelles, touchant à l’imaginaire, comme celles d’objets empaquetés ou de corps déformés. Quant à ses clichés de passants insouciants ou de scènes populaires, ils ont parfois pris une tournure engagée, lorsqu’il devint un militant politique. De plus, bien que la photographie ait été son medium de prédilection, Henri Cartier-Bresson s’est également adonné au dessin et au cinéma dont le Centre Pompidou nous offre un aperçu.
Les œuvres exposées dévoilent donc un homme aux multiples facettes et nourrissent la notoriété d'Henri Cartier-Bresson, illustre reporter, surnommé l’«œil du siècle».
Henri Cartier-Bresson, 12 février – 9 juin 2014, Centre Pompidou – 74004 Paris, Métro : Rambuteau
Texte : Victoire Bounine