Du Nouveau Mexique au Montana, de la Californie à la Virginie, Vanessa Winship, lauréate du prix Henri Cartier Bresson, a sillonné le territoire américain un appareil photo à la main. Chacune des images marque un pas sur cette terre si solitaire et pourtant tellement expressive. La photographe représente une Amérique au territoire à ce point immense qu’il en devient insondable, une Amérique qui rappelle celle de Wim Wenders dans Paris, Texas. Au fil des photographies, la nature américaine s’éveille en même tant que notre regard : l’arbre millénaire prend la forme d’un homme, les plantes envahissent une ancienne cabine téléphonique, la roche semble se muer en un fantastique animal préhistorique. Puis, soudain, un portrait frontal, proche, presque trop intime. Au sein de ce pays de solitude, l’artiste a saisi des regards, des visages, afin de comprendre la relation qui lie ces personnes à leur terre. Elle a choisi le noir et blanc qui nous place parfois hors du réel, dans le temps passé de la mémoire de ce territoire. Mémoire qu’elle traque en photographiant le vol des grues du Canada, l’oiseau le plus ancien sur terre, un lieu historique ou un visage qui s’apparente à celui d’un ancien portrait. A travers ses photographies ainsi qu’un « carnet de voyage » noirci des textes qui retracent son épopée, Vanessa Winship nous invite à repenser le rêve américain.
15 mai - 28 juillet 2013, Vanessa Winship, lauréate du prix HCB 2011, She dances on Jackson, Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis - 75014 Paris, Métro : Gaité
http://www.henricartierbresson.org/
Texte : Anna Bogdanoff