Rejetant le monde aisé dont il est issu, Sergio Larrain, artiste chilien en quête d’identité personnelle, aspire à une société différente.
"C’est à Valparaiso que j’ai commencé à photographier, en arpentant les collines. Les petites filles descendant un escalier fut la première photo magique qui vint vers moi" raconte-t-il. Il marche, écoute, regarde, semblant prendre part à l’univers des rues. Il suit les enfants abandonnés de Santiago et capte leur regard, saisi un instant d’errance, de passivité, de jeu. Sergio Larrain aborde ses sujets de manière originale : il coupe des angles, focalise sur ses personnages en les épinglant à un bout de mur, donne une vision au ras du sol ou de travers, flirte avec le flou. Les personnages paraissent sortir du champ et continuer leur mouvement, comme s’ils étaient insaisissables. Un lieu triste et morne devient familier, chaleureux par la magie d'un sourire, comme celui de la prostituée du bar des Siete Espejos.
Les séries prises à Londres, dans les rues de Paris ou les venelles siciliennes remplies d'enfants offrent une atmosphère des années 50-60 mais semblent manquer de lueur. C’est alors que Sergio Larrain décide de retourner au Chili, fuyant le succès et le monde médiatique qui ne lui ressemblent pas pour retrouver son âme de « vagabond ». Un retour à la terre natale qui accentue notre désir d évasion.
http://www.henricartierbresson.org/
11 septembre – 22 décembre 2013, Vagabondages Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis – 74014 Paris, Métro : GaitéNe manquez pas cette exposition qui commence aujourd'hui à la Fondation Henri Cartier Bresson.
Vagabondages, Sergio Larrain,
Fondation HCB
2 Impasse Lebouis
75014 Paris
Photos : Sergio Larrain
Texte : Victoire Bounine