Diana Markosian est reconnue pour son approche collaborative de la narration. Elle travaille et interroge les thèmes de la famille et de l’immigration à travers un processus interdisciplinaire et complexe qui fait appel à la vidéo, la photographie, aux images trouvées et aux documents historiques éphémères. Cette démarche l’a amenée à documenter l’histoire du voyage de sa mère de la Russie aux États-Unis, ainsi qu’un projet sur les personnes ayant survécu au génocide arménien de 1915, qui recherchent leur patrie perdue.
Née dans l’ancienne Union soviétique, Markosian a immigré aux États-Unis lorsqu’elle était enfant. En 2010, elle a obtenu une maîtrise de la Graduate School of Journalism de la Columbia University. C’est là qu’elle se découvre un intérêt pour la photographie. « Je ressentais une réelle curiosité, une soif de voir le monde et la photographie m’a offert un laissez-passer vers les coulisses. » Immédiatement après avoir obtenu son diplôme, Markosian a déménagé en Russie, où elle a passé les années suivantes à travailler sur son premier projet, Goodbye My Chechnya (2012), dans lequel elle se penche sur la vie de jeunes Tchétchènes alors qu’elles et ils deviennent adultes dans une république en pleine redéfinition après deux décennies de guerre.
Depuis lors, son travail l’a conduite dans certaines des régions les plus reculées du monde, où elle a réalisé des projets personnels et éditoriaux. La relation profonde qu’elle tisse avec ses sujets est essentielle à sa pratique et ne cesse de se renforcer avec le temps. Son projet Inventing My Father interroge l’absence de son père, qu’elle a laissé à Moscou lorsque sa famille a immigré. « À travers mes images, mon père à repris vie. Les clichés que j’ai pris ont permis de combler des lacunes, de confirmer des impressions et d’apporter des preuves là où il n’y en avait pas auparavant. Je ne suis pas certaine que la photographie puisse réellement combler ce fossé, mais elle nous a permis de créer quelque chose qui nous appartient. »
Elle a notamment reçu une bourse de la New York Foundation for the Arts (2019), le World Press Photo Award (2019), le Magnum Foundation Fund Grant (2018), la Elliott Erwitt Foundation (2019), le Chris Hondros Fund Award (2015), le Firecracker Grant (2014) et le Burn Magazine Emerging Photographer Fund (2013). Sa première publication monographique, Santa Barbara, a été publiée par Aperture en 2020 et est accompagnée d’une exposition qui a été présentée pour la première fois aux Rencontres d’Arles en 2020 avant de se rendre au MOMA de San Francisco (2021) et à l’International Center of Photography à New York (2021). Markosian est représentée par Rose Gallery à Los Angeles et la Galerie Les Filles du Calvaire à Paris, France.