Elizaveta Porodina (née en 1987 à Moscou) est une artiste, photographe et psychologue clinicienne russe connue pour ses thèmes surréalistes et son usage du symbolisme. Une collision d’images où fusionnent des scénarios expérimentaux et des songes cinématographiques, dans lesquels la couleur éveille nos états émotionnels vers une conscience supérieure.
Les premières années de Porodina ont été marquées par les bâtiments brutalistes et massifs de la ville de Moscou. Une influence inconsciente qui lui a peut-être inspiré la croyance selon laquelle les personnes les plus fortes sont des solitaires. C’est à travers ses photographies que Porodina explore les mystères de son moi intérieur et la distance infranchissable qui la sépare de ses semblables. Se retrouver dans une dimension autre, où il est possible de se connecter ou de se déconnecter, et de transcender symboliquement la normalité de l’existence qu’elle considère comme « l’apocalypse de l’art », un scénario où la normalité représente la plus grande menace pour la création et la survie de son propre art. Ce n’est autre que sa mère qui lui a insufflé cette sensibilité artistique dès son plus jeune âge. Logée dans son subconscient, cette inclination s’est développée en véritable extension et expression de son « moi », ainsi chacune de ses photographies est un autoportrait. L’art est devenu— et demeure — une partie indissociable d’elle, dont il lui est impossible de se départir, « Plus on s’éloigne de son art, plus on a de chances de l’oublier », affirme-t-elle.
Son éducation académique dans la Russie post-soviétique et son intérêt pour le comportement émotionnel l’ont amenée à étudier la psychologie clinique, qui lui permettra de construire les bases de sa transformation vers la photographie. Cette discipline a formé un cadre dans lequel elle n’est pas limitée, et comme elle cite Sebastião Salgado : « Si tu es jeune et que tu as le temps, étudie. Étudie l’anthropologie, la sociologie, l’économie, la géopolitique. Étudie de façon à pouvoir comprendre ce que tu photographies. » Porodina ne perçoit pas la photographie comme une interaction humaine ordinaire, mais plutôt comme un rituel magique, où l’on peut se rencontrer dans une autre dimension et insuffler mutuellement nos réalités. « Seulement quelques personnes dans ma vie ont le pouvoir de me transporter dans leur dimension et je les appelle mes muses. » Porodina se réfère métaphoriquement à son essence comme à un verre d’eau dans lequel les influences extérieures viennent y infuser de la couleur. L’artiste est fermement convaincue de faire ce qu’elle sait intuitivement, à l’instar de son esprit, elle vit dans l’instant présent. Plutôt que de réfléchir à l’avenir, elle l’envisage en termes de transformation : s’épanouir pleinement à travers l’apprentissage et l’expérience, autant que possible.
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